Depuis toute petite j’ai toujours été en surpoids. C’était qu’une histoire de quelques kilos, puis vers mes 15 ans, c’est devenu une histoire de quelques dizaines de kilos. 88 kilos pour 1m61. Entre 15 et 20 ans, j’étais en immense déprime, déprime la plus totale.

C’est simple, j’avais perdu espoir et goût au bonheur.

En 2014, à 16 ans, j’ai eu un certain déclic et j’ai réussi à perdre une dizaine de kilos. Je ne me souviens plus exactement, mais j’étais sûrement arrivée aux alentours de 74. Puis vers 17 et demi, j’ai recommencé à prendre du poids. Pour quelle raison ? C’est simple, j’avais débuté un apprentissage et devais aller à l’école. Je déteste, l’école. Chaque fois que j’ai été scolarisée, j’ai pris du poids. Une année après, en été 2016, vers 18 ans et demi, je pars en Chine pour 6 mois. De juin à décembre. J’y vais pour apprendre le mandarin et enseigner l’anglais à des enfants. Prise de poids. 84 kilos. Je revois cette fameuse barre des 80 :) La Chine. Un pays très déstabilisant. Déprimée, comme pas possible. Heureusement que j’avais les enfants, autrement je n’aurais pu tenir 6 longs mois. Je ne remercierai jamais assez ces enfants, qui ont su me donner l’amour pur dont j’avais besoin.

2017 pointe le bout de son nez, nouvelle résolution, perte de poids ! En été 2017, je pars 2 mois aux USA. Là-bas, tout se passait à la perfection. J’avais réussi à atteindre les 70.1. J’étais si heureuse et sereine ! Puis quelque chose d’inattendu arrive lors de ma dernière semaine à San Diego. Prise de poids, déprime. Je prends du poids sans trop en prendre, heureusement. Une histoire de 3 kilos, mais ça avait déjà le don de me déprimer, moi qui avais enfin atteint les 70. Si près des 60. Il a suffi d’une petite histoire pour tout chambouler et m’enlever toute motivation.

Mars 2018. Toujours incapable de perdre du poids. Je décide de retourner en Chine, 4 mois, cette fois-ci. Je retrouve cet amour pur et unique des enfants. J’en pleurais de joie. Vraiment. J’avais réussi à commencer à perdre du poids, 2 kilos. Mes collègues me disaient, « tu as tellement minci, combien de kilos ? », « Juste 2 ! », « Woah, tu es trop belle ! ». Je pesais environ 72.

Mais, tout n’était pas aussi beau. Ma vie en Chine, rien de pire. Encore une fois, heureusement que j’avais les enfants. Mon patron, un vrai connard de première. Non, un vrai enculé de service. Une horreur monumentale. Des problèmes de partout, j’ai recommencé à déprimer. Comme une merde. J’habitais à côté d’un magasin de glaces, 15 centimes, deux glaces de mochi. Imaginez un peu. L’une des meilleures glaces du monde, tellement bon, j’en bave juste à m’en rappeler. 15 centimes, DEUX boules de mochi, un délire ! Le pire qui pouvait m’arriver. Et la vendeuse m’aimait beaucoup, elle était très gentille, une raison de plus pour y aller.

Mon patron me déprimait tellement, il m’avait fait tellement de coups bas, ce con, que je m’en suis fichue. J’ai savouré des jours et des jours durant ces boules de mochi DELICIEUSES. Je ne pouvais continuer ainsi, à manger et manger, des baozi par-ci, des mochi par-là. Conclusions, j’ai pris la décision de partir un mois et demi plus tôt. Mon merdique de patron a refusé. Il voulait que je travaille. Sous-payée, déprimée, il voulait que je continue à taffer. Le mec m’avait déjà arnaquée en 2016, je ne me suis pas laissée faire cette fois-ci. Il avait promis qu’il allait être honnête cette année, MON CUL. Oui, j’ai été conne. Mais bon, cela m’a permis d’avoir de l’expérience et aussi, d’avoir rencontré d’adorables anges, les enfants.

J’insiste, je lui fais comprendre qu’il n’a pas à décider, que je n’ai signé aucun contrat. Je me casse et basta ! Il m’affirme que c’est impossible. Je n’en dormais plus la nuit, j’étais si mal.

Puis quelques jours plus tard, du jour au lendemain, sans prévenir, il m’affirme que dans deux jours j’ai un avion à prendre à Pékin. C’est lui qui s’était occupé, cette année-là, des billets, (parce que c’était l’une des conditions pour laquelle j’avais accepté de revenir travailler pour lui une seconde fois. J’ai dû lui rappeler quelques jours avant le départ en mars, mais il a quand même fini par me les acheter.) Et pour le retour, lorsqu’il m’a annoncé du jour au lendemain, il voulait que je lui rembourse les 100 francs que ça lui avait coûté pour changer la date. MES FESSES. Jamais. Il m’a volé plus de 5000 francs et il pense que je vais encore lui payer ces 100 balles ? Déjà que l’abruti il m’avait acheté un billet de Pékin à Zurich, alors que j’habite à Genève ! Et le billet de train de Zurich à Genève coûte 100 francs, faut pas abuser non plus.

Bref, je vais arrêter de parler de ce type, il m’agace un peu ahah

J’étais donc arrivée à 75 kilos au mois de juin 2018.

J’ai continué à faire ce poids jusqu’en septembre.

De juin jusqu’à août, jamais je n’avais été aussi déprimée. Envie très sérieuse de me suicider. Très, très sérieuse. À la maison, il n’y avait que des embrouilles, des nuages noirs partout. Tellement déprimée, comme jamais autant.

Puis au début du mois de septembre, c’est là que ma vie a réellement débuté. Depuis le mois de septembre, tout s’est éclairé de manière si immédiate. Un réel miracle. J’aime tellement ma vie, je m’aime moi, et il n’y a rien de plus important que de s’aimer. Cela ne m’étais pas arrivé depuis des années et des années, de m’aimer. J’ai une nouvelle coupe de cheveux, ils sont maintenant si sains. Avant j’utilisais tous les jours le fer à lisser, maintenant, jamais depuis septembre. Je suis passée de 74 kilos à 67, et ce depuis septembre également. Je me suis achetée de jolis talons, je mets de nouvelles robes. Je me sens tellement mieux dans ma peau, c’est dingue. Ma vie est tellement plus saine, plus simple, plus sereine. J’aime ma vie. Je passe outre les problèmes. Je me concentre sur ce qui me rend heureuse.

Je suis heureuse. Et je peux enfin le dire, oui, je suis heureuse.

J’ai encore du chemin à faire. À la différence qu’avant, maintenant je sais que je peux y arriver. Et au lieu de me focaliser sur le bout du chemin, j’essaie de prendre plaisir et de profiter tout le long du chemin.

<3